Le boom de l’autoconsommation

On assiste actuellement à l’essor de l’autoconsommation individuelle et collective. A la campagne comme dans les villes, notamment les périphéries des agglomérations composées de maisons individuelles, l’autoconsommation individuelle est l’avenir plus que l’agrivoltaïsme. Les développeurs de l’agrivoltaïsme utilisent souvent l’argument selon lequel l’énergie produite est consommée localement, ce qui est faux puisque l’énergie produite est reversée au réseau général à partir des points de raccordement plus ou moins éloignés du lieu de production pour alimenter l’essentiel de la population française située dans les grandes villes. Produire l’énergie au plus proche des besoins comprend bien des avantages, notamment l’absence d’infrastructure nouvelle et coûteuse.

A contrario, un parc agrivoltaïque, installé en plein champ, nécessite la pose d’un câble électrique le long du réseau routier pour le connecter au poste-source le plus proche, souvent entre 5 et 20 km avec un coût de 120 000 € de travaux au kilomètre pour l’installation. La création de ces lignes de raccordement en milieu naturel ont aussi un impact environnemental, tant pour leur mise en place (aérien ou souterrain) que pendant leur exploitation (débroussaillage, tranchée forestière, ondes électromagnétiques…).

L’autoconsommation collective commence aussi à se développer. Elle repose sur le principe de la répartition de la production entre un ou plusieurs consommateurs proches physiquement.

La puissance solaire en 2022 était de 15 500 MW en France. En Haute-Garonne, elle était de 146 MW, dont 59 MW sur toitures de particuliers en autoconsommation. La Haute-Garonne est le premier département de France en autoconsommation. Cela représente l’équivalent d’1/10e d’une tranche nucléaire, part qui va doubler assez vite.
Dans le Comminges, la puissance solaire était de 44 MW en 2022.

En France, en septembre 2022, Enedis, qui gère le réseau électrique, dénombrait 600 000 installations photovoltaïques toutes puissances confondues, contre 500 000 en juin 2021. Près de 200 000 clients, raccordés au réseau public, consommaient tout ou partie de leur production en septembre 2022. Ce chiffre est en très forte hausse : ils étaient un peu plus de 100 000 en mars 2021… et 3 000 en 2015.

Stéphane Lesénéchal, directeur territorial d’Enedis Haute-Garonne, commentait cette tendance de l’autoconsommation au conseil communautaire de la Communauté de communes Cagire Garonne Salat le 16 novembre 2023 : « Le principe est devenu intéressant parce que comme les prix de l’énergie à l’achat sont devenus plus élevés, il commence à être intéressant de plutôt autoconsommer 1 kWh plutôt que de l’acheter. »

« Pour nous, les véhicules électriques on les regarde avec gourmandise. Si on parle de 27 millions de véhicule d’ici 10 ans c’est 27 millions de batteries qui peuvent se charger intelligemment à certains moment quand le réseau le permet et qui peuvent rendre des KWh sur les pointes pour aider à passer à l’échelle d’une maison, d’un quartier et du réseau français. C’est très intéressant pour nous le monde électrique de demain plus avec plus de production décentralisée, donc plus de flexibilité. »